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XI

SUR L’HISTOIRE DE DIX ANS
DE M. LOUIS BLANC


Il n’est pas de tâche plus difficile que celle d’écrire l’histoire ; aussi n’en est-il pas de plus noble ni de plus glorieuse ; aussi n’en est-il pas qui ait été moins comprise et plus rarement accomplie. Les mauvaises passions ou les vieux préjugés, ici l’orgueil nobiliaire, là le fanatisme, ailleurs encore de cupides engouements, ont fait de presque tous les matériaux à l’aide desquels l’histoire reste à construire, de fougueux libelles, de hautaines déclamations ou de lâches panégyriques. Si à côté de ces mauvaises productions on ne peut citer de meilleurs écrits, on les voit en général atténués par une prétention à l’impartialité qui, depuis ces deux derniers siècles surtout, est arborée comme un drapeau par tous ceux qui ont osé toucher