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notre province, viennent se joindre quelques-unes de celles que j’ose croire acquises, autour de moi, à mes convictions. J’aime à penser que quelques personnes pour lesquelles je professe la plus haute estime accorderont leur confiance à mes bonnes intentions. Elles savent que, pas plus qu’elles, je ne voudrais m’associer à une coterie politique, et me faire l’instrument de quelques ambitions de parti. Elles savent, enfin, qu’il existe encore, surtout dans les provinces, d’autres éléments d’opposition : l’amour de la justice et de la droiture, le sentiment de la charité étendu à toutes les classes, le désir ardent et sincère de moraliser, par une prédication sans morgue et sans rancune, le peuple, l’autorité, et peut-être soi-même aussi, car on ne peut que s’améliorer en se vouant à la recherche du bien et à la démonstration du vrai.

L’approbation et le concours de M. de Lamartine, de M. Louis Blanc, de M. de Latouche et de plusieurs autres grands et nobles écrivains, viendra donner, j’espère, à notre petite feuille, un éclat que n’ont pas encore eu les journaux de localité, mais qu’ils sont tous destinés à acquérir ; car le besoin de relever l’esprit public en province, et de le mettre sur un pied, non de rivalité, mais d’égalité avec celui de la métropole, est vivement senti par tous les véritables amis de la France.

J’ai obtenu, même à Paris, quelques adhésions qui me sont bien précieuses : oserai-je, monsieur, vous demander la vôtre ? Agissant ici en particulier, je ne