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quant à nous, nous avons bien autre chose à faire. » Vraiment non, vous n’avez rien à faire sans cela, car c’est avec cela que vous avez tout à refaire.

Et c’est parce que vous ne l’avez pas fait que nous sommes tombés dans l’inaction ; car ce n’est ni la science, ni la philosophie, ni le socialisme qui vous parlent ici, c’est le peuple à qui t vous avez fait tant d’appels et de reproches. Invoquerez-vous, lorsqu’il vous appelle et vous gourmande à son tour, votre incapacité sur de telles matières ? Si elle est réelle, retirez-vous de la politique, vous n’avez pas mission pour nous conduire dans les actes de notre vie sociale. Si elle est feinte, elle est coupable ; si elle est le fruit du préjugé qui vous éloigne du travail des philosophes, abjurez ce préjugé, et montrez-nous que vous avez cette force véritable qui ne peut se passer des principes.

Mais le temps va venir, s’il n’est déjà venu, où les hommes ne se feront plus gloire de ces spécialités hautaines qui entravent le progrès dans les sciences exactes comme dans les sciences abstraites, dans les arts comme dans l’industrie. Le peuple comprend où est le mal, car il demande à la politique une religion sociale, et au socialisme une organisation politique. On l’a vu trop longtemps indifférent à la politique, non pas seulement parce que la politique lui est interdite par la loi, mais encore parce que la politique a mal répondu à ses aspirations spiritualistes. On l’a vu trop souvent se jeter aveuglément sur le socialisme, en dévorer les aliments mal préparés, aimant mieux se