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dames de Sévigné, de la Fayette, de Motteville, de Tencin, de Staël, de Girardin, Amable Tastu, etc., et avoir omis, on ne sait pourquoi, mesdames de Genlis, de Souza, Cottin, Charles Reybaud, Louise Collet, Valmore, et plusieurs autres femmes dont la prose ou les vers ont fait plus de bruit et de besogne que bon nombre d’académiciens déjà oubliés dans le court espace de deux siècles, M. *** fait ressortir la véritable question préparée par tant d’exemples : c’est que l’élément féminin est absolument nécessaire à la régénération de l’esprit et des mœurs en France ; c’est que l’homme tend de plus en plus à s’isoler, à devenir positif, et à concentrer son activité dans le développement d’une faculté unique, l’art de tripler les capitaux.

« Nous ne voulons point, dit-il, faire ici le procès à ce siècle, qui, lui aussi, a sa grandeur ; mais tout, ici-bas, a son expiation ; et cette grandeur matérielle dont on ne cesse de nous vanter les merveilles, nous ne l’avons déjà que trop cruellement achetée au prix d’une décroissance morale aussi rapide qu’effrayante. »

Tout est là, en effet. Il est bien avéré que les hommes sont aux prises avec la question matérielle qui domine notre époque.

Mais quoi ! leur mission n’est-elle pas de suivre ce courant ? Ce monde des faits industriels et financiers où s’accomplissent des progrès nécessaires au développement de la civilisation dans l’avenir, faut-il le maudire comme un fléau qui passe, et ne s’agirait-il pas plutôt de soutenir des énergies qui préparent à l’esprit la conquête du monde ? Si l’homme, pris de fièvre en présence des prodiges promis à son activité, redevient un peu brutal et un peu sauvage, le devoir