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recommandent à la généralité des lecteurs que par les chapitres qui en résument l’aperçu général.

D’excellents ouvrages ont été publiés sur le monde des lépidoptères ; mais, entre ceux qui remplissent d’études assidues plusieurs années de la vie des amateurs sérieux, et ceux qui amusent les enfants pendant une saison de vacances, il y a un vide. L’auteur l’a senti en le traversant. Il Ta rempli pour son usage propre et par sa propre expérience, comme il a pu, et, après en être sorti, il a voulu le combler, dit-il, par un de ces ouvrages faciles et courts, que non-seulement tout le monde peut comprendre, mais que tout le monde peut se procurer.

En effet, le goût des papillons exige une certaine aisance et beaucoup de loisirs. Les livres à gravures coloriées sont d’un prix élevé, les livres sans gravures ne suffisent pas. Les papillons desséchés et préparés qui peuvent servir de types, sont une denrée plus chère que ne se l’imaginent les gens frivoles (ainsi parlent les amateurs), qui ne les connaissent que pour les avoir vus voler dans les jardins.

Il est rare qu’un jeune homme occupé à faire son éducation, ait le temps de suivre une étude si minutieuse, si étendue, et qui ne peut être intéressante qu’à la campagne. Il est rare qu’un petit propriétaire assujetti à la vie des champs, ait le superflu sans lequel on ne peut se procurer des ouvrages de six ou huit cents francs.

L’entomologie, et même cette simple branche, l’étude des papillons, est donc une science à l’usage des riches : ou bien elle doit absorber une partie de la vie d’un homme spécialement consacré aux sciences et vivant des sciences.