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Voicy pour la troisième fois
Que de mes lettres tu recois,
Et la troisième fois de mesme
Que par un mespris plus qu’extresme
Tu ne m’as pas tant seulement
Accorde ce contentement
De me mander si ma quittance
Fournirait assés d’éloquence
Pour me faire rendre en ce lieu
La pension de Richelieu.
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Cependant je reconnois bien
Que ce que tu dis n’estoit rien,
Qu’un peu de flamme et de fumée
Esteinte aussi tost qu’allumée ;
Ou, pour telle faire plus court,
Un peu d’eau bénite de cour.
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Peut-estre me respondras-tu
Que ta plume a trop de vertu,
Que ton éloquence est trop belle
Pour un raboteur d’escabelle ;
Dès là je te tiens au collet,
Puis que je scay que ton valet
N’a pas l’esprit si plein d’audace
Qu’il n’escrivit bien en ta place.
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Je m’y trouve fort résolu
Parce que le ciel l’a voulu.
Quand il a fait une ordonnance
Ny le Roy, ny Son Eminence,
Qui sont bien au-dessus de moy.
N’en sçauraient éviter la loy.
Ils peuvent tout dessus la terre,
Leur colère vaut un tonnerre ;
Mais certes, quand il faut aller
D’où l’on ne sçaurait appeler,
Les grands ont beau faire et beau dire