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— Quel est l’état de ce M.*** ?

— Il chercha son pain. C’est un homme qui n’a rien.

— Un ancien bourgeois ?

— Mon Dieu, non ; un homme comme nous.

Me voilà bien averti. Je donne du monsieur même aux mendiants, et ils m’y paraissent fort habitués. Au reste, ces mendiants sont rares ; on en compte deux ou trois dans la commune.

Les gallinacés sont magnifiques. Aujourd’hui que la mode y est, on peut constater, dans le fond des campagnes, des localités qui ont su profiter de l’amélioration des races.

Le petit poulet noir, étique et maraudeur, impossible à engraisser, parce qu’il dépérit dans les basses-cours, tend à disparaître. Le coq de Cochinchine pur sang ne le remplace pas d’emblée avec avantage. Il demande trop de soins et craint nos longs hivers. Il devient goutteux de bonne heure. Ses filles, nées de la poule normande ou de la poule du Mans, sont riches pondeuses, couveuses assez fidèles, mères sans souci et sans constance