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qu’il est paysan, mais il n’est pas sournois. Son tempérament est sec et sain, sa démarche plus d’aplomb et moins lourde que celle des gens de nos plaines.

Les enfants sont admirables, et presque toutes les jeunes filles jolies ou gracieuses. Parmi ces dernières, deux types très-distincts nous frappèrent : la blonde, fine, svelte, avec des yeux bleus d’une limpidité et d’une mélancolie particulières ; la brune, plus forte, très-accentuée, d’un ton pâle et uni vraiment magnifique, avec des yeux espagnols bistrés en dessous et ombragés de longs cils, l’air sérieux, même en riant. Toutes, quand elles rient, brunes et blondes, montrent des dents extraordinairement jolies et finement plantées dans des gencives roses. Les laides ont encore la bouche belle et l’œil pur, et ceci est propre aux deux sexes, bien que, comme dans d’autres portions du Berry, le masculin nous ait paru le moins bien partagé.

Du reste, là comme ailleurs, la beauté des paysannes passa vite dans les fatigues de la maternité jointes à celles du ménage. Dans nos plaines, elles devraient se conserver mieux, car elles n’ont pas de