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neaux d’une aile si rapide et si sûre, que tout semblait fini pour eux. Mais, s’ils ne l’avaient pas vue guetter, ils l’avaient sentie. Ils disparurent tout à coup. Le brigand tourna d’une manière sinistre autour de la crevasse où ils étaient réfugiés dans leur nid, mais l’entrée était trop petite pour qu’il y pût pénétrer. Il retourna à son guettoir. Les moineaux ressortirent aussitôt, et, plantés sur leur petit seuil, l’accablèrent d’injures et de railleries. Il revint plusieurs fois à la charge. Toujours après avoir lestement battu en retraite, ces audacieux oisillons reparurent pour le provoquer, l’insulter et le maudire.

Que lui fut-il reproché ? De quelles représailles le menacèrent-ils ? Il faut bien croire que quelques chose de sanglant lui fut dit, car l’oiseau de proie se lassa de les tourmenter, et, quelques moments après, nous vîmes les moineaux, pleins de gaieté, sautiller sur la muraille et picorer dans les plantes pariétaires, sans aucun souci de l’ennemi terrible, et ne manquant jamais d’adresser quelque impertinence aux martinets qui les effleuraient de leur vol, et avec