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II

LES VISIONS DE LA NUIT DANS LES CAMPAGNES


Vous dire que je m’en moque serait mentir. Je n’en ai jamais eu, c’est vrai : j’ai parcouru la campagne à toutes les heures de la nuit, seul ou en compagnie de grands poltrons, et, sauf quelques météores inoffensifs, quelques vieux arbres phosphorescents et autres phénomènes qui ne rendaient pas fort lugubre l’aspect de la nature, je n’ai jamais eu le plaisir de rencontrer un objet fantastique et de pouvoir raconter à personne, comme témoin oculaire, la moindre histoire de revenant.

Eh bien, cependant je ne suis pas de ceux qui disent en présence des superstitions rustiques : mensonge, imbécillité, vision de la peur ; je dis phénomène de vision, ou phénomène extérieur insolite et incompris. Je ne crois pour cela ni aux sorciers ni