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côté, de malédictions de l’autre. Enfin l’un des partis est vaincu, et l’on passe à la chanson des noces :

         Ouvrez la porte, ouvrez,
         Mariée, ma mignonne !
    J’ons de beaux rubans à vous présenter.
    Hélas ! ma mie, laissez-nous entrer.

À quoi les femmes répondent en fausset :

         Mon père est en chagrin,
         Ma mère en grand’ tristesse ;
    Moi, je suis une fille de trop grand prix
    Pour ouvrir ma porte à ces heures-ci.

Si les paroles sont naïves et la versification par trop libre, en revanche l’air est magnifique dans sa solennité simple et large. Il faut chanter dehors autant de couplets, et nommer chaque fois autant d’objets différents, au troisième vers, qu’il y a de cadeaux de noces.

Ces cadeaux du marié sont ce qu’on appelle les livrées. Il faut annoncer jusqu’au cent d’épingles obligé qui fait partie de cette modeste corbeille de mariage à quoi la mariée incorruptible fait répondre invariablement que son père est en chagrin, sa mère en grande