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la beauté de cet enfant. Les âmes sont toutes belles en sortant des mains de Dieu, et ce n’est pas le corps apparemment qui a l’initiative dans la génération.

Les femmes et les filles du village sont toujours vaillantes et robustes. Je demande où est une charmante enfant de dix-sept ans qui m’avait frappé par son air de douceur ; elle est partie en moisson dans le haut du pays. C’est bien dur pour une jeune fille, et elle n’était pas obligée à cela. Mais, que voulez-vous ! elle avait envie d’un capot, et, pour posséder ce morceau de drap dont elle se coiffera l’hiver prochain, elle va moissonner trois semaines sur ces plateaux dévorés du soleil !

Et nous nous trouvions héroïques, nous autres, de nous promener en plein midi sous les hêtres du rivage !