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vérité à l’humble gardienne de la jeune fille.

— Je ne suis pas médecin !

— Ah ! voyez-vous ! je m’en doutais !

— Mais je suis attaché au théâtre, et je sais que les artistes s’inquiètent de l’isolement de leur jeune camarade…, de sa pauvreté aussi. Ils vont faire une collecte, et une de ces dames se propose de la veiller. N’ayant rien à faire ce soir et craignant que vous ne fussiez embarrassée, je vous apporte ma cotisation. Je vois que vous lui êtes dévouée, et votre figure me dit que vous êtes bonne et honnête. Ne la laissez manquer de rien, soignez-la comme si elle était votre fille, on vous aidera. Moi, je ne me permettrai de revenir que si on m’appelle, je n’ai pas le droit d’offrir mes services…

— Mais vous êtes amoureux d’elle, comme tant d’autres, n’est-ce pas ? Ce n’est pas un crime ; vous avez l’air bon et honnête, vous aussi. Je vous permets de venir demander de ses nouvelles à la loge. Voilà tout. Vous êtes trop jeune pour faire un mari ; elle ne veut point d’amant, et ce n’est pas moi qui lui conseillerai une sottise. Allons, retirez-vous et soyez tranquille ; qu’on lui apporte ou non