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Je me réfugiai sur un grand escalier de bois qui monte en perron au fond de la scène derrière les décors, et je me hasardai à gagner la plate-forme du haut. Je me trouvai en face d’un coiffeur qui peignait une splendide perruque à la Louis XIV, et qui ne fit aucune attention à moi. Une voix qui partait je ne sais d’où cria :

— Constant !

Le coiffeur ne bougea pas. Ce n’était pas lui. Je respirai.

— Constant ! cria une autre voix.

Et quelqu’un ouvrit à ma droite la porte rembourrée d’une pièce garnie de banquettes rouges qui me sembla devoir être le foyer des acteurs. Le coiffeur s’émut alors, car le personnage qui m’apparaissait et que je n’osais pas regarder semblait investi de la suprême autorité.

— Monsieur Jourdain, dit l’artiste en cheveux Constant est par là.

Et, se dirigeant vers la gauche, dans un couloir sombre, il se mit à crier à son tour :

— Constant ! M. le régisseur vous demande.

J’allais être pris entre deux feux, le régisseur en personne d’une part, de l’autre ce fantastique per-