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pitant et indécis jusqu’à ce que mes deux machinistes, passant près de moi et s’emparant de deux cordes à poulies, me dissent :

— S’il vous plaît, monsieur, ôtez-vous de là ! gare à la plantation !

Ils m’enlevaient mon refuge et mon abri ; deux autres ouvriers, opérant en sens contraire, déroulaient le cylindre qui allait remplacer le jardin par un fond d’appartement, et ceux-ci me crièrent à leur tour :

— Place à la plantation !

La plantation ! qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Quand on est en fraude, on croit aisément à des allusions directes. Je me rappelai l’enseigne de l’enclos paternel : Plantation de Thomas Laurence ! et je m’imaginai qu’on me raillait. Il n’en était pourtant rien. La plantation, au théâtre, consiste à placer des toiles et des pièces de décor quelconque qui servent à la répétition, pour figurer la disposition du décor que représentera la pièce, et pour régler les entrées et les sorties des personnages. Si le décor de la pièce doit changer, les machinistes, après chaque acte de la répétition, changent ou modifient la plantation.