Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Nous avons mille francs de Léon, répondit Moranbois, c’est assez pour nous remettre à flot. Je pourrais endetter le patron sans qu’il le sût, mais ce ne serait pas un service à lui rendre. Si tu veux lui être utile, viens voyager avec nous en associé.

Il m’expliqua alors que Bellamare, Léon, Impéria, Anna, Marco et lui-même avaient résolu de mettre en commun les produits du travail, et que, après avoir prélevé le payement des pensionnaires et les dépenses communes, ils se partageraient intégralement par portions égales les bénéfices.

— Les bénéfices, ajouta-t-il, il n’y en aura pas ; mais nous aurons vécu, travaillé, mangé, voyagé pendant une année sans être à charge à personne. Vois si tu veux être de la partie. Tu as besoin de secouer ta casserole et d’éteindre ton fourneau, les médecins l’ont dit. Tu ne voyageras pas seul, ça coûte trop cher et c’est triste ; avec nous, tu seras de bonne humeur, et les dépenses seront payées par les recettes.

— J’accepterais joyeusement, lui dis-je si j’avais assez de talent pour contribuer effectivement aux recettes ; mais je n’en ai pas, je ne serais qu’une charge de plus.