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obscur et recevoir votre fortune, qui m’humilie et me désespère. Dites-moi que vous m’aimerez encore, que vous m’écrirez, que vous me donnerez du courage, que vous me permettrez de vous aimer. Aimer, aimer, ne parlons que d’aimer ! Il n’y a que cela que je comprenne et que je sente, le reste est un rêve !»

Huit jours après, elle m’écrivit :

« Impéria est adorablement gracieuse, distinguée, jolie. Je sais qui elle est ; elle est de plus grande famille que moi. Elle est destinée à refaire par son talent l’éclat de sa destinée, terni par une faute qui n’est pas la sienne. Vous l’avez aimée, cela devait être. Elle ne l’a pas deviné, preuve qu’elle est chaste et que vous la respectez profondément. N’oser pas dire ! c’est le plus grand amour qu’on puisse éprouver ! Voulez-vous que je lui dise, moi ? Ce serait à présent tout mon bonheur, tout mon orgueil, d’assurer son existence en l’unissant à un homme digne d’elle. Il est impossible qu’elle ne vous aime pas. Ne luttez pas contre vous, vous y perdriez peut-être cette sincérité vis-à-vis de vous-même, qui à présent fait la noblesse et le charme de