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La discrétion m’eût donc commandé de m’abstenir, mais Impéria était de toutes les parties, et je me décidai à en être, dût ma fierté en souffrir. Je vis bien que Léon me désapprouvait. Je feignis de ne pas m’en apercevoir.

La première partie nous fut offerte par des officiers de la garnison, qui se réunirent une demi-douzaine pour nous associer à un pique-nique projeté entre eux depuis longtemps. Tout était décidé avec nous, lorsque le plus gradé d’entre eux, le capitaine Vachard, changea le projet de promenade en bateau avec dîner sur l’herbe, en celui d’une régate dans les eaux de son frère, M. le baron de Vachard, qui avait une maison de campagne et un parc arrosé par un petit bras de la Loire. L’offre ne parut pas beaucoup plaire aux autres ; mais, dans le militaire, on ne s’amuse pas comme on veut quand un supérieur est de la fête, et on dut renoncer au pique-nique pour accepter l’invitation de M. le baron. Il nous fut suggéré tout bas que le capitaine aimait beaucoup mieux festoyer la cave et le garde-manger de son frère que d’avoir à payer son écot, et qu’il ne s’amusait que là où il ne dépensait rien.