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— Je ne me charge pas de l’expliquer ! On ne peut rien comprendre à la conduite de ce pauvre enfant, car enfin, monsieur, je m’intéresse à lui. Sa marraine est mon amie d’enfance, et souvent nous nous désolons ensemble de le voir si mal tourner.

— C’est donc un franc vaurien ?

— Ah ! monsieur, si ce n’était que ça ! s’il n’était qu’un peu coureur et libertin ! si on pouvait dire : « Il s’amuse, il s’étourdit, c’est un mauvais sujet qui se rangera comme tant d’autres ! » mais point, monsieur. Il boit un peu ; mais il ne fait pas de dettes ; il n’a point précisément de mauvaises mœurs ; il n’est pas batailleur non plus, quoiqu’à l’occasion, quand il voit, dans les fêtes de village ou dans les bals d’artisans, un homme à terre, il cogne sur ceux qui l’assomment, et cogne bien, à ce qu’on dit. Enfin il pourrait être quelque chose, car il n’est point sot ni paresseux ; mais voyez un peu ! monsieur a des idées et surtout une idée… qui fait le désespoir de ses parents !

— Vous me rendez curieux de connaître cette fameuse idée.

— Je vous dirais bien qu’au lieu d’accepter un em-