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improvisé. Le lendemain, il demanda sa revanche. Hilarion avait bien dîné, les amateurs de l’endroit avaient festoyé sa victoire au cabaret. Il remporta une victoire nouvelle et si éclatante, que d’autres lutteurs ambulants furent convoqués pour se mesurer avec lui. Il les tomba tous et fut engagé moyennant partage d’un quart de la recette. Pourtant, il quitta cette troupe, parce qu’on lui proposa de se laisser tomber par un homme masqué qui n’était autre que l’hercule dont il avait pris la place. On lui faisait de belles offres pour se prêter à cette comédie qui réussit toujours sur le public et qui devait faire de l’argent. Son amour-propre l’emporta sur son intérêt, il refusa avec hauteur, s’emporta, battit son directeur, creva d’un coup de poing la grosse caisse, qu’on lui fit payer le centuple de ce qu’elle valait, et se sauva, les mains encore vides, pour se rendre à Arles, où on lui avait dit qu’il trouverait d’autres arènes. Il avait décidément le goût des monuments classiques.

Il rencontra en route mademoiselle Plume-au-Vent, qui dansait une espèce de tarentelle mêlée de montferrine en s’accompagnant du tambour de basque et du triangle avec beaucoup d’adresse ; ce