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zèle par des manières plus affables. Laurence eut le loisir de faire cette remarque dans le courant de la journée. Elle en fit encore une autre qui l’attrista davantage : c’est que la mère avait une peur réelle de sa fille. On eût dit qu’à travers cet admirable sacrifice de tous les instants, Pauline laissait percer malgré elle un muet mais éternel reproche, que sa mère comprenait fort bien et redoutait affreusement. Il semblait que ces deux femmes craignissent de s’éclairer mutuellement sur la lassitude qu’elles éprouvaient d’être ainsi attachées l’une à l’autre, un être moribond et un être vivant : l’un effrayé des mouvements de celui qui pouvait à chaque instant lui enlever son dernier souffle et l’autre épouvanté