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— Qui donc ? reprit l’aveugle en étendant le bras.

— Devinez, dit Pauline en faisant signe à Laurence de toucher la main de sa mère.

— Que cette main est douce et petite ! s’écria l’aveugle en passant ses doigts noueux sur ceux de l’actrice. Oh ! ce n’est pas madame Ducornay, certainement. Ce n’est aucune de nos dames ; car, quoi qu’elles fassent, à la patte on reconnaît toujours le lièvre. Pourtant je connais cette main-là. Mais c’est quelqu’un que je n’ai pas vu depuis longtemps. Ne saurait-elle parler ?

— Ma voix a changé comme ma main, répondit Laurence, dont l’organe clair et frais avait pris, dans les études théâtrales,