Page:Sand - Pauline, Calmann Lévy, 1881.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cile à te faire comprendre ! Tu m’aurais accusée de faiblesse, quand, au contraire, il me fallait tant de force pour renoncer à t’écrire, à te suivre, dans ce monde inconnu où malgré moi, mon cœur a été si souvent te chercher ! Et puis je n’osais pas accuser ma mère ; je ne pouvais pas me décider à t’avouer les petitesses de son caractère et les préjugés de son esprit. J’en étais victime ; mais je rougissais de les raconter. Quand on est si loin de toute amitié, si seule, si triste, toute démarche difficile devient impossible. On s’observe, on se craint soi-même, et l’on se suicide dans la peur de se laisser mourir. À présent que te voilà près de moi, je retrouve toute ma confiance, tout mon aban-