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sacrés, et qu’elle eût été plus à plaindre qu’elle ne l’est.

— Je l’entends remuer, dit Pauline.

Et elle passa vivement, mais avec assez d’adresse pour ne pas faire le moindre bruit, dans la chambre voisine.

Laurence la suivit sur la pointe du pied, et vit la vieille femme aveugle étendue sur son lit en forme de corbillard. Elle était jaune et luisante. Ses yeux, hagards et sans vie, lui donnaient absolument l’aspect d’un cadavre. Laurence recula, saisie d’une terreur involontaire. Pauline s’approcha de sa mère, pencha doucement son visage vers ce visage affreux, et lui demanda bien bas si elle dormait. L’aveugle ne répondit rien, et