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condition présente révolte les opinions étroites et intolérantes de toutes les personnes que je vois. Une seule porte dans sa sévérité un reste d’affection et de regret : c’est ma mère. Elle te blâme, il faut bien t’attendre à cela ; mais elle cherche à t’excuser, et l’on voit qu’elle lance sur toi l’anathème avec douleur. Son esprit n’est pas éclairé, tu le sais ; mais son cœur est bon, pauvre femme !

— Comment ferai-je donc pour me faire accueillir ? demanda Laurence.

— Hélas ! répondit Pauline, il serait bien facile de la tromper ; elle est aveugle.

— Aveugle ? Ah ! mon Dieu !

Laurence resta accablée à cette nouvelle, et, songeant à l’affreuse existence de Pauline,