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d’un plus grand crime que celui d’un entraînement involontaire. Trop fière pour persévérer dans un amour mal récompensé, elle ne souffrait déjà plus que de l’humiliation d’être délaissée ; mais cette douleur était la plus grande qu’elle pût ressentir. Elle n’était pas douée d’une âme tendre, et la colère faisait plus de ravages en elle que le regret. Elle avait d’assez nobles instincts pour agir et penser noblement au sein même des erreurs où l’entraînait l’orgueil blessé. Ainsi elle croyait Laurence odieuse à son égard ; et dans cette pensée, qui par elle-même était une déplorable ingratitude, elle n’avait pourtant ni le sentiment ni la volonté d’être ingrate. Elle se consolait en s’élevant dans son esprit au-dessus