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crois Montgenays digne de ton estime ; mais je ne sais pas s’il t’aime, et je voudrais en être sûre. Si cela était, il me semble qu’il aurait dû me le dire avant de te le faire entendre. Je suis ta mère, moi ! La connaissance que j’ai du monde et de ses abîmes me donne le droit et m’impose le devoir de te guider et de t’éclairer au besoin. Je t’en supplie, n’écoute les belles paroles d’aucun homme avant de m’avoir consultée ; c’est à moi de lire la première dans le cœur qui s’offrira à toi ; car je suis calme, et je ne crois pas que, lorsqu’il s’agira de Pauline, de la personne que j’aime le plus au monde après ma mère et mes sœurs, on puisse être habile à me tromper.