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voyageuse, une ville aux rues anguleuses et sombres, au pavé raboteux ; une ville laide et pauvre, comme celle-ci m’est apparue à travers la vapeur qui couvrait les glaces de ma voiture. Seulement, il y a dans celle-ci un ou deux, peut-être trois réverbères, et, là-bas, il n’y en avait pas un seul. Chaque piéton marchait avec son falot après l’heure du couvre-feu. C’était affreux, cette pauvre ville, et pourtant j’y ai passé des années de jeunesse et de force ! J’étais bien autre alors… J’étais pauvre de condition, mais j’étais riche d’énergie et d’espoir. Je souffrais bien ! ma vie se consumait dans l’ombre et dans l’inaction ; mais qui me rendra ces souffrances d’une âme agitée par sa propre puis-