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demandait avec anxiété. Quelques-uns se persuadaient qu’il était aimé en secret, et lui demandaient compte, à lui, de son indifférence apparente. Trop adroit pour se laisser pénétrer, Montgenays répondait que le respect enchaînerait toujours en lui la pensée d’être autre chose pour Laurence qu’un ami et un frère. On redisait ces paroles à Laurence, et on lui demandait si sa fierté ne dispenserait jamais ce pauvre Montgenays d’une déclaration qu’il n’aurait jamais l’audace de lui faire.

— Je le crois modeste, répondait-elle, mais pas au point de ne pas savoir dire qu’il aime, si jamais il vient à aimer.

Cette réponse revenait à Montgenays, et