Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

leur attribuer pour les punir d’avoir si mal exprimé leur pensée. Non, ils ne croient pas que la beauté soit une maladie, l’intelligence une névrose, l’hymen une tombe ; ce serait une doctrine de fakirs, et ils sont par état les prêtres de la vie, les instigateurs de l’intelligence, les révélateurs de la beauté dans les lois qui président à son rôle sur la terre…. Mais ils disent mal ; ils ont je ne sais quel fatalisme dans le cerveau, je ne sais quelle tristesse dans la forme, et parfois l’envie maladive d’étonner le vulgaire par des plaisanteries sceptiques, comme si la science avait besoin d’esprit !

Supposons qu’ils eussent retourné la question et qu’ils l’eussent présentée à peu près ainsi :

« Comme la nature a pour but la fécondation et la reproduction de l’espèce, la plante tend dès l’état embryonnaire à ce but, qui est le complément de sa vie. Ce qu’elle doit produire, c’est une fleur pour l’hyménée, un lit pour l’enfantement. Elle commence par un germe, puis une tige, puis des feuilles, qui sont, ainsi que le calice, le périanthe et les organes, une succession de développements et de perfectionnements de la même substance. Il serait presque