— Vous serez mal sur cette chaise, monsieur Pardoux. Prenez celle-ci, et dites-moi en quoi je puis vous obliger.
Narcisse fit de grands efforts pour établir clairement sa demande ; mais il s’embrouilla si bien, que mademoiselle d’Estorade lui dit :
— Pardon, mais je ne comprends pas… Il paraît que mon avoué s’est trompé, et qu’il vous a fait un préjudice en mon nom. Je le regrette beaucoup. J’ignorais que le terrain appartînt à monsieur votre père. On m’a toujours dit que c’était une dépendance du couvent. Cela me paraissait probable ; mais…
— Je ne réclame pas ! s’écria Narcisse ; je ne saurais prouver…
Il me regarda d’un air d’angoisse, et je dus prendre la parole pour exposer la requête amiable qui devait nous servir de prétexte.
Mademoiselle d’Estorade était devenue attentive ; elle s’était calmée et rassurée, bien qu’elle parût surprise et incertaine. Je crus voir qu’elle voulait s’en tirer d’une manière évasive et tant soit peu jésuitique, lorsqu’elle nous répondit :
— Permettez-moi de consulter notre avoué avant de vous répondre. Si ma propriété sur ce petit terrain n’est établie que par une usurpation commise à mon insu, et que M. Pardoux aurait eu la générosité de souffrir, me