Page:Sand - Mont-Reveche.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

virent toutes les merveilles annoncées par Gervais. Ils descendirent aussitôt dans la cour pour les admirer de plus près.

— Quelle est la fée qui nous procure de pareilles surprises ? dit Flavien. Ou bien avons-nous, parmi nos voisins, un fils de famille ruiné qui nous envoie à essayer toutes les pièces de son encan ?

— Mon Dieu ! monsieur, la chose est plus simple que cela, dit Gervais. M. le comte avait dit devant moi, hier, qu’il faudrait voir ce que l’on pourrait trouver en chevaux et en voitures dans les environs. J’en ai parlé aux gens de Puy-Verdun, ils l’ont rapporté à leurs maîtres, et, tout à l’heure, ce jockey vient d’arriver avec les chevaux, un autre domestique et la voiture. Le domestique est reparti en disant que tout cela était au service de M. le comte pour tout le temps qu’il en aurait besoin, le groom, la voiture et les bêtes.

— Te voilà devancé, c’est-à-dire enfoncé ! dit Thierray à Flavien ; Dutertre se lève plus matin que toi, à ce qu’il paraît ; sa courtoisie prévient la tienne.

— Je lui revaudrai cela, répondit Flavien.

— Que feras-tu ?

— Tu vas me le dire, toi dont le métier est d’avoir des idées.

— Il m’en vient une : c’est de lui envoyer César et Gervais dans un vaste bocal d’esprit-de-vin ; il a peut-être un musée d’antiques !

Gervais fit une grimace qui voulait être un sourire, mais où il entrait plus de mépris que d’admiration pour l’esprit de Thierray.

— Non, dit Flavien, cela ferait peur aux dames. Si je t’envoyais toi-même ?

— Dans l’esprit-de-vin ?