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referma quand la voiture fut entrée. Il avait gardé Forget à tout événement, mais il l’avait enfermé sur parole dans une pièce située sur la façade extérieure, certain qu’il respecterait le mystère de cette matinée, et qu’il était même content de n’y être pas initié.

— Eh bien, madame, dit Flavien à Olympe en lui ouvrant la portière, avez-vous trouvé les moyens de tout sauver ?

— Oui, répondit-elle, si l’état de la pauvre malade nous le permet.

— Grâce au ciel ! dit Thierray en lui offrant le bras, elle va infiniment mieux. Elle a dormi, et, depuis une demi-heure, elle ne souffre plus. Je crois que vous pourrez l’emmener. — Ah ! madame, ajouta-t-il en la faisant entrer dans la maison, croyez bien que je n’ai rien, absolument rien à me reprocher dans ce qui arrive !

— Je le sais, dit Olympe, qui avait pris son bras sans lui adresser la parole ; je sais aussi vos bonnes intentions pour l’avenir ; ne parlons donc pas de ce qui est déjà le passé.

En la voyant entrer dans le salon, Éveline fit un cri, et, cachant son visage dans les coussins du sofa où elle était étendue :

— Ah ! messieurs ! dit-elle, vous me portez le dernier coup !

La pauvre Olympe ne se rebuta pas de ce cruel accueil. Elle courut à Éveline, couvrit de baisers ses mains, dont elle cachait jusqu’à son front brûlant de honte, pressa sa tête blonde contre son sein et l’arrosa de larmes.

— Oh ! madame, vous me plaignez ! vous avez raison, dit Éveline, me voilà perdue !

— Non, mon enfant, répondit Olympe, vous êtes sauvée, puisque je suis près de vous, et votre seule confi-