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mieux que je l’appelle par son nom, car je le sais, c’est mademoiselle Vallier.

Je parcourais les bois avec l’ermite, qui m’intéresse de plus en plus, lorsqu’à peu de distance au-dessus de la maisonnette mystérieuse, nous nous sommes trouvés en face d’une assez jolie fille, ni grande ni petite, d’un blond cendré, très-blanche, légèrement rosée, jeune, vingt ans au plus, vêtue avec propreté et à la mode, en demoiselle pauvre et soigneuse qui ne s’abandonne pas. À la grâce indicible de la personne, car son charme est surtout dans ce quelque chose qui ne se décrit pas, et à une certaine capeline blanche et rouge bordée de noir, mais qui cette fois était relevée sur le front et laissait voir tout le visage, je reconnus ma sympathique porteuse d’amphore. Elle ne fut pas effarouchée de la rencontre, car elle vint droit à nous d’un air souriant et tendit ses deux mains gantées de noir, et toutes petites, à M. Sylvestre, en lui demandant avec intérêt de ses nouvelles. Il la remercia en des termes affectueux et respectueux, en lui demandant à son tour des nouvelles de la malade.

— Il y a un peu de mieux, répondit-elle d’une voix adorable et qui va à l’âme. J’espère que, dans quelques jours, je pourrai lui faire faire une petite promenade. Elle est encore trop faible, mais elle dort mieux, et j’espère que le printemps ne se passera pas trop mal.

En parlant, elle caressait la tête de Farfadet, qui paraissait la connaître et l’aimer.

— Est-ce que vous veniez chez moi ? lui demanda encore M. Sylvestre.

— Non, cher monsieur, c’est trop loin. Je ne peux pas quitter mon enfant si longtemps. Je vais chercher