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Laroze et ramenez-la ici. » En même temps, je lui montrais la porte et son maître alternativement. Chose merveilleuse, il ne se le fit pas dire deux fois et s’élança pour partir ; je le rappelai, j’écrivis au crayon, sur un bout de papier : Un médecin pour M. Sylvestre ; je passai l’avis dans son collier, et je lui ouvris la porte.

Moins d’un quart d’heure après, je l’entendis gratter. Il revenait seul, mais le billet n’était plus dans son collier, et il avait l’air triomphant. Je sortis pour voir si quelqu’un venait derrière lui. Au bout de cinq minutes, je vis apparaître, non madame Laroze, mais mademoiselle Vallier. Le chien ne connaît pas bien les noms ; il interprète à sa manière et d’après sa logique personnelle, vu qu’il connaît les meilleurs amis de son maître. Il est beaucoup plus intelligent que s’il entendait notre langue.

— Est-il bien mal ? me dit mademoiselle Vallier en doublant le pas.

— Non, pas encore, mais cela pourrait devenir sérieux. Puisque vous voilà, je vais chercher un médecin. Veuillez me dire…

— Allez chez moi ; il est dix heures un quart ; à dix heures et demie, le médecin y sera. Il l’a promis, il est très-exact. Ma malade est chargée de lui dire qu’on l’attend ici ; mais je ne crois pas qu’il y soit jamais venu. Il ne faut pas qu’il perde son temps à chercher. Courez au devant de lui et amenez-le.

J’obéis, laissant M. Sylvestre aux soins de sa jeune amie.

Nous ne nous étions dit, elle et moi, ni bonjour ni adieu, ni monsieur ni mademoiselle ; nous n’avions pas pris le temps d’échanger un salut, nous étions là