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transformé en trappiste. Il se montra si humble et si rampant vis-à-vis de moi, il fit si bon marché de la vie de son frère et m’exprima une vile soumission que, saisi de dégoût, je le priai, au bout de quelques instants, de ne plus m’adresser la parole. Gardés à vue par les cavaliers, nous nous mîmes à la recherche de la chambre secrète. Jean avait prétendu d’abord qu’il en savait l’existence sans en connaître la situation exacte depuis que le donjon était aux trois quarts détruit. Quand il me vit, il se souvint que je l’avais surpris dans ma chambre et qu’il avait disparu par la muraille. Il se résigna donc à nous y conduire et à nous montrer le secret, qui était fort curieux, et dont je ne m’amuserai pas à vous faire la description. La chambre secrète fut ouverte, il ne s’y trouva personne. L’expédition avait été pourtant conduite avec promptitude et mystère. Il ne paraissait pas probable que Jean eût eu le temps de prévenir son frère. Le donjon était entouré de cavaliers, toutes les issues étaient bien gardées. La nuit était sombre, et nous avions fait une invasion qui avait bouleversé d’effroi tous les habitants de la métairie. Le métayer ne comprenait rien à ce que nous cherchions ; mais le trouble et l’angoisse de sa femme semblaient nous assurer la présence d’Antoine dans le donjon. Elle n’eut pas la présence d’esprit de prendre un air rassuré après que nous eûmes exploré la première chambre, et cela fit penser à Marcasse qu’il y en avait une seconde. Le trappiste en avait-il connaissance et feignit-il de l’ignorer ? Il joua si bien son rôle que nous y fûmes tous pris. Il fallut explorer de nouveau les moindres détours et recoins des ruines. Une grande tour isolée de tous les bâtiments ne semblait pouvoir offrir aucun refuge. La cage de l’escalier s’était entièrement écroulée lors de l’incendie, et il ne se trouvait pas d’échelle assez longue, à beaucoup près, même en attachant l’une à l’autre avec