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pas trop ; car il y a un raisonnement fort clair qui doit nous rassurer l’un et l’autre. Si une véritable vocation religieuse pousse frère Jean le trappiste à une réparation publique, il sera facile de lui faire entendre qu’il doit s’arrêter devant la crainte d’entraîner un autre que lui dans l’abîme ; car l’esprit du Christ le lui défend. Mais, si ce que je présume est certain, si M. Jean de Mauprat n’a pas la moindre envie de se livrer entre les mains de la justice, ses menaces sont peu faites pour m’épouvanter, et je saurai empêcher qu’elles ne fassent plus de bruit qu’il ne convient.

— C’est donc là toute la réponse que j’aurai à lui porter ? dit le prieur en me lançant un regard où perçait le ressentiment.

— Oui, monsieur, répondis-je ; à moins qu’il ne lui plaise de recevoir cette réponse de ma propre bouche et de paraître ici. Je suis venu, déterminé à vaincre le dégoût que sa présence m’inspire, et je m’étonne qu’après avoir manifesté un si vif désir de m’entretenir il se tienne à l’écart quand j’arrive.

— Monsieur, reprit le prieur avec une ridicule majesté, mon devoir est de faire régner en ce lieu saint la paix du Seigneur. Je m’opposerai donc à toute entrevue qui pourrait amener des explications violentes…

— Vous êtes beaucoup trop facile à effrayer, monsieur le prieur, répondis-je ; il n’y a lieu ici à aucun emportement. Mais, comme ce n’est pas moi qui ai provoqué ces explications, et que je me suis rendu ici par pure complaisance, je renonce de grand cœur à les pousser plus loin et vous remercie d’avoir bien voulu servir d’intermédiaire.

Je le saluai profondément et me retirai.