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trouvé de pareilles fleurs, que je n’ai jamais vues, et que lord Hosborn peut seul avoir dans ses grandes serres du Francbois.

— Lord Hosborn est-il repassé ici tantôt ? demanda mon père ; le connaissez-vous ?

— Je le connais, il est venu seul se promener ici il y a quatre ou cinq jours ; je ne l’ai pas vu aujourd’hui.

— Vous a-t-il parlé quand il est venu ?

— Oui, il m’a demandé si mademoiselle Sarah se promenait souvent aux Dames de Meuse, quel endroit elle préférait. Je lui ai dit que oui, et j’ai montré l’endroit sans songer à mal.

Mon père conclut de ce renseignement que lord Hosborn avait dû chercher l’occasion de me rencontrer, et qu’il m’envoyait ce bouquet d’adieu en renonçant à sa poursuite. J’emportai les fleurs et les mis au salon dans un vase. Je les interrogeais tout bas, comme si elles eussent pu me répondre ; elles ne savaient rien non plus.

Ce petit événement, où malgré moi mon imagination faisait apparaître Abel, me troubla et me disposa très-mal pour l’épreuve terrible qui m’attendait le lendemain. Adda nous arriva dans la matinée, et, en entrant au salon, elle s’écria :

— Ah ! voici le bouquet des fiançailles ! J’en étais sûre !

— Explique-toi, lui dis-je ; est-ce que tu sais