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Je la regardai ; elle avait seize ou dix-sept ans. Avec sa fraîcheur un peu aigre de ton et ses cheveux d’un rouge cuivreux, elle n’était pas jolie, mais elle avait ce type de douceur et de franchise résolue qui m’avait frappée dans plusieurs types du pays. Comme elle n’était guère plus grande ni plus robuste que moi, je pensai pouvoir bien passer où elle passerait, et j’acceptai sa proposition.

Je la suivis sur le sentier, et nous montâmes à l’ouverture supérieure.

— Comment verrons-nous à nous conduire là dedans ? lui dis-je.

— Je sais, répondit-elle, où on met les torches, et nous en prendrons deux. Vous déposerez le prix ici, dans ce creux, c’est le profit des guides quand ils sont là. Et puis nous trouverons les grottes éclairées, on y travaille.

Nous entrâmes dans les ténèbres avec nos torches, dont la fumée nous aveuglait. Nous n’avions pas fait trois pas que deux vieilles, sordides et vraiment effrayantes, nous barrèrent le passage avec un sale ruban bleu étoile d’or fané. Je pensai que c’était quelque tentative d’initiation à la cabale, car je n’ai jamais vu de sorcières mieux caractérisées.

— Donnez-leur deux sous, et qu’elles nous laissent tranquilles, me dit Elisabeth ; c’était le nom de mon jeune guide femelle.

Je donnai dix sous pour me faire expliquer le