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— Non, j’aime mieux vous croire librement.

— Mais, moi, je ne veux pas de générosité ! Lisez… »




XXX.

RÉSUMÉ.


M. Lemontier parcourut les lettres que l’abbé lui montrait, et, les trouvant conformes à la sincérité de son récit, il les lui rendit avec calme, et reprit :

« Donc, je vous sais honnête, et je crois à l’élévation de vos sentiments et de vos idées. Je n’ai pas attendu jusqu’à ce jour pour voir en vous l’homme de mérite et de conviction que mon fils m’avait dépeint, et vers lequel ses sympathies l’avaient entraîné à première vue ; mais, à première vue aussi, il avait découvert en vous une plaie profonde, et cette plaie, je l’appellerai suicide moral, violation des lois de la nature.

« La nature est sainte, monsieur, ses lois sont la plus belle manifestation que Dieu nous ait donnée de son existence, de sa sagesse et de sa bonté. Le prêtre les méconnaît forcément. Le jour où l’Église a condamné ses lévites au célibat, elle a créé dans l’humanité un ordre de passions étranges, maladives, impossibles à satisfaire, impossibles à tolérer, souvent difficiles à comprendre : appétits de crime, de vice ou de folie qui ne sont que la déviation de l’instinct le plus légitime et le plus nécessaire. Et par une monstrueuse inconséquence, en même temps que les conciles décrétaient la mort physique et morale du prêtre, ils lui livraient les plus secrètes intimités du cœur de la femme, ils maintenaient la confession.

« Je ne discuterai pas contre vous, je sais que