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avec son système de paix universelle, jusqu’au dieu Enfantin, malgré son habit ridicule et ses fantasques utopies ; tous ceux qui à quelques lumières auront uni de consciencieuses études, de patientes réflexions, des sacrifices ou des travaux destinés à rendre l’homme meilleur et moins malheureux. Je serai indulgent pour leurs erreurs, pour les misères de la condition humaine plus ou moins saillantes en eux ; je leur remettrai beaucoup de fautes, comme il fut fait à Madeleine, s’il m’est prouvé qu’ils ont beaucoup aimé. Mais ceux dont l’intention est froide et superbe, ces hommes altiers qui bâtissent pour leur gloire et non pour notre bonheur, ces législateurs qui ensanglantent le monde et oppriment les peuples pour avoir un terrain plus vaste et y construire d’immenses édifices ; qui ne s’inquiètent ni des larmes des femmes, ni de la faim des vieillards, ni de l’ignorance funeste où s’élèvent les enfants ; ces hommes qui ne cherchent que leur grandeur personnelle, et qui croient avoir fait une nation grande parce qu’ils l’ont faite active, ambitieuse et vaine comme eux : je les nie, je les raie de mon tableau : j’inscris notre curé à la place de Napoléon.

— Comme tu voudras, » répondit mon ami qui ne m’écoutait plus. La nuit était si belle que son recueillement me gagna. Des éclairs de chaleur blanchissaient de temps en temps l’horizon et semaient de lueurs pâles les flancs noirs des forêts étendues sur les collines. L’air était frais et pénétrant sans être froid. Ce lieu est un des plus beaux de la terre, et aucun roi ne possède un parc plus pittoresque, des arbres d’une végétation plus haute, des gazons d’un plus beau vert et ondulés sur des mouvements de terrain plus gracieux. Ce vallon frais et touffu est une oasis au milieu des tristes plaines qui l’environnent et qui n’en laissent pas soupçonner l’approche. On tombe tout à coup dans un ravin hérissé de rochers et de forêts, dans des jardins royaux du milieu desquels s’élève un palais espagnol élégant et poétique, qui se mire du haut des rochers dans les eaux d’une rivière