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les sept cordes de la lyre

reux ! Oh ! malheureuse que je suis !… Je me tuerai… il le faut… Ah ! ce méchant juif m’a éclairée sur toutes mes infortunes.


Scène VII. — MÉPHISTOPHÉLÈS, LE MAÎTRE DE CHAPELLE, LE POËTE, LE PEINTRE, LE CRITIQUE, HÉLÈNE.

méphistophélès, à part, en entrant. Allons, mes gaillards, si vous ne brisez pas la lyre, si vous ne l’écorchez pas, si vous ne la jetez pas en lambeaux dans la boue, je ne me connais plus en plagiaires et en vandales. (Haut et se courbant jusqu’à terre devant eux.) Entrez, mes nobles seigneurs ! Par ici, mes illustres maîtres ! Que Vos Seigneuries daignent jeter les yeux sur cette merveille de l’art, sans oublier pourtant (Montrant Hélène et baissant la voix) de jeter aussi un petit regard sur cette merveille de la nature.

hélène, à part. Ah ! quelles figures déplaisantes ! C’est dans leurs mains que va passer le trésor de mon père. Je n’assisterai point au marché. Cela me ferait trop de mal ! (Elle sort.)

le maestro. Je tiens, avant tout, à essayer cet instrument incomparable. On le dit d’une qualité de sons si merveilleuse ! Je compte l’introduire dans l’orchestre de Sa Majesté. J’ai déjà composé un solo tout exprès dans ma symphonie en .

le peintre. Quant à cela, je crains qu’on ne vous ait trompé. On m’a dit, à moi, que personne n’avait entendu le son de cette lyre, parce que le propriétaire ne souffre pas qu’on y touche ; mais mon ami Lottenwald m’a parlé des figurines d’ivoire qui couronnent l’instrument et qui sont les plus