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FRAGMENT
D’UNE LETTRE
ÉCRITE DE FONTAINEBLEAU



Août 1837.

Me voilà encore une fois dans la forêt de Fontainebleau, seule avec mon fils, qui devient un grand garçon et dont pourtant je suis encore le cavalier plus qu’il n’est le mien. Nous nous risquons sur toute sorte de bêtes, ânes et chevaux plus ou moins civilisés, qui nous portent, sans se plaindre, de sept heures du matin à cinq ou six heures du soir au hasard de la fantaisie. Nous ne prenons pas de guide, et nous n’avons même pas un plan dans la poche. Il nous est indifférent de nous éloigner beaucoup, puisqu’il est difficile de se perdre dans une forêt semée d’écriteaux. Nous nous arrangeons pour ne rencontrer personne, en suivant les chemins les moins battus et en découvrant nous-mêmes les sites les moins fréquentés. Ce ne sont pas les moins beaux.

Tout est beau ici. D’abord les bois sont toujours