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carl


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des2 (c2)
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est gran_-_- de, est gran_- de.
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La dernière de ces voix se perdit dans les airs avec tant de délicatesse et de netteté, elle exhala un soupir si tendre et si harmonieux, que je crus entendre le dernier soupir de Carl, ce soupir musical, semblable au faible souffle qui se promène, dans les nuits d’été, sur les cordes de la harpe. C’est en prononçant ces mêmes paroles, en chantant ces mêmes notes que l’âme du maestro s’était envolée au ciel sur les ailes virginales de sa muse chrétienne. Je fus si frappé de ce souvenir, et l’illusion fut telle, que je tombai à genoux en fondant en larmes et que j’élevai les bras au ciel, croyant voir passer sur ma tête une forme angélique…

III

Tout rentra dans le silence… Je me calmai, moitié grâce au froid piquant de la nuit, moitié grâce aux efforts que je faisais pour revenir à la raison.

Je commençai bientôt à m’inquiéter de l’absence prolongée du jeune Carl ; je me demandai combien d’heures avaient pu s’écouler tandis que j’étais livré à un sommeil pénible et à de folles rêveries. Je secouai mon manteau trempé de pluie, je repris mon bâton ferré, et, après avoir appelé Carl, mais sans obtenir de