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LETTRES
À MARCIE


PRÉFACE

Comme Aldo le Rimeur est un essai inachevé, les Lettres à Marcie ne sont qu’un fragment incomplet et sans aucune valeur philosophique. J’avais entrepris une sorte de roman sans événements, dont j’eusse voulu faire arriver tout l’intérêt, toutes les émotions, toutes les péripéties par les modifications et les transformations intimes et mystérieuses d’un seul être, d’une femme qu’on n’eût même pas vue, qui n’eût jamais écrit, et qu’on n’eût connue que par les lettres et les réflexions de son ami. C’était peut-être une entreprise impossible, et j’ignore si elle eût été digne d’un succès d’estime. Quoi qu’il en soit, les personnes qui ont lu les premières lettres, cette sorte de prologue où je peignais seulement pour commencer l’ennui de l’isolement, ont voulu y voir une exposition de principes, et une théorie pour ou contre le christianisme. Il n’y avait pourtant rien de cela, et je ne crois pas que ces fragments aient aucune couleur déterminée dont on puisse tirer des