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les sept cordes de la lyre

mystérieux de l’hymne qu’elles chantent, elles s’unissent dans un accord sublime à la voix de l’infini !

hélène. Que parles-tu de l’infini ? Tu ne sais plus la langue de l’infini. Tu ne chantes pas mieux maintenant que l’insecte caché dans l’herbe ou le roseau balancé par les ondes.

l’esprit Hélène, Hélène ! tu promettais de m’aimer, et tu voulais t’anéantir pour me délivrer. Mais tu es bien une fille des hommes. À mesure que l’esprit se soumet et se livre à toi, tu veux pénétrer plus avant dans les mystères de l’esprit, et tu le tortures par les étreintes d’une implacable curiosité. Ô esprits mes frères ! venez vers moi ; venez vers la fille de la lyre ; instruisez-la, ou rendez-moi la mémoire. Montrez-lui Dieu, ou rendez-moi le prisme qui me servait à le contempler. Secourez-moi. L’hymne funèbre de la lune a engourdi ma flamme. Les cordes de la lyre se sont détendues à l’humidité de la nuit. Les soleils de l’infini brillent là-haut de leur splendeur éternelle, et je les vois à peine à travers les voiles dont la terre est accablée.

les esprits célestes. Résigne-toi, esprit frère ! il faut que ta destinée s’accomplisse. Une main fatale a commencé à briser tes liens ; mais il faut que toi-même tu sois brisé sur la terre avant de retourner aux cieux, et ta délivrance doit s’opérer par la douleur, l’effroi, l’ignorance, l’oubli, la faiblesse. Telle est la loi éternelle. La terre est un aimant, et ceux qui sont nés d’elle ne peuvent la quitter qu’avec désespoir. La terre est le temple de l’expiation.

l’esprit de la lyre. Eh bien, je t’aime, ô terre, fille de l’amour et de la douleur ! Je sens en effet s’exhaler de ton sein une attraction brûlante. Je