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qui m’expliquerait de quoi il retourne entre toi et ce garçon étranger, et il faudrait s’en rapporter à son jugement ; mais, puisque je te sers ici de père et de mère, c’est à moi que tu dois confiance. Souhaites-tu que je te débarrasse des poursuites qu’on te fait, et qu’au lien d’inviter ce badin ou ce brutal, car je ne sais de quel nom l’appeler, je le prie de nous laisser tranquilles ?

— Eh bien, s’écria Huriel, ce que je réclame c’est qu’elle dise sa volonté, à quoi je me rangerai sans dépit, et en lui conservant mon estime et mon amitié. Si elle me croit badin ou brutal, qu’elle me consigne. Parlez, Brulette ; je serai toujours votre ami et votre serviteur : vous le savez bien.

— Soyez ce que vous voudrez, dit enfin Brulette en se levant et en lui tendant la main ; vous m’avez défendue dans une occasion si dangereuse, et vous avez souffert pour moi de tels soucis, que je ne peux ni ne veux vous refuser une aussi petite chose que de danser avec vous tant qu’il vous plaira.

— Songez à ce que vous dit votre tante, répliqua Huriel on lui tenant la main. Il en sera parlé, et s’il n’en résulte rien de bon entre nous deux, ce qui, de votre part, est encore possible ; tout arrangement ou projet que vous auriez pour un autre mariage en sera gâté ou retardé.

— Eh bien, le mal n’en serait pas si grand, répondit Brulette, que celui où, sans réflexion ni crainte, vous vous êtes jeté pour moi. Ma tante, excusez-moi, ajouta-t-elle, si je ne peux pas vous expliquer cela tout de suite ; mais croyez que votre nièce vous aime, vous respecte, et n’aura jamais rien à se reprocher devant vous.

— J’en suis bien assurée, dit la bonne tante en l’embrassant ; mais que répondrons-nous aux questions qui nous seront faites ?

— Rien, ma tante, dit résolument Brulette, rien du