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BLANCHON.

Je l’avais prise… je l’avais prise chez toi, quoi ! mais je ne dis pas que tu le savais.

GERMINET.

Alors, toi, tu emmènes ma fille dans une maison abandonnée et tu l’y enfermes ? C’est donc que tu voulais… ?

BLANCHON.

J’y voulais rien du tout, moi, à c’te pauvre fille.

GERMINET.

Mais tu y parles… tu y fais des histoires… C’est donc que tu la suis et qu’elle t’écoute ?

GERVAISE.

Ça n’est pas, mon père. Il ne m’avait jamais parlé… (Regardant Jean.) C’est…

JEAN.

On ne vous demande pas vos secrets, ma belle enfant, et, si vous voulez les dire, parlez-en à votre père, et pas aux autres.

GERVAISE.

C’est là ce que vous me conseillez, Jean ?

JEAN.

J’ai pas le droit de conseil, mamselle Gervaise, je ne vous connais point.

GERVAISE.

Vous ne me connaissez pas ?

JEAN.

Je vous connais comme on se connaît des… yeux ! Mais vous savez bien que v’là la première fois que je vous parle… Direz-vous le contraire ?

PIOTTON.

Elle ne dit point le contraire.

GERMINET, bas.

Elle a peur de le fâcher ! oh ! je la ferai ben parler. (Haut.) Alors, puisque Jean la connaît pas (montrant Blanchon), v’là celui qui l’a