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JORDY.

Celle qu’on fait toujours sauver quand on crie au feu… et que c’est pas vrai.

UN SACCAGEUX.

Tais-toi donc ! c’est la petite Gervaise.

JEAN.

Mamselle Gervaise ? où est-elle ?

JORDY.

Parbleur ! elle est où elle n’était pas tout à l’heure ! tu le sais bien, et Blanchon aussi.

JEAN.

Qu’est-ce que vous voulez dire ? Allez donc vous coucher ! vous êtes ivres !

PIOTTON.

Mais voilà des dégâts, sans aucune trace de feu, je le certifie. Quel est le délinquant ?

JEAN.

Pardieu ! le voilà. Vous voyez bien qu’il est ivre aussi.

BLANCHON.

Non, pas du tout, j’étais là, je passais, le mur m’a tombé sur la tête ; c’est un vieux mur pourri. J’ai cru que c’était le feu, je sais pas ce que j’ai cru… j’ai été étourdi… j’ai crié… je sais pas quoi.

JORDY, ramassant la bûche qui a servi à Blanchon.

Eh bien, et c’te bûche que tu tenais ? C’était donc pour attiser le feu ?

PIOTTON, à Blanchon.

Jeune homme, c’est vous qui êtes compréhensible et je vas verbaliser…

JEANNE, revenant de l’enclos.

Du tout ! du tout ! Je sais ce que c’est, le mur est tombé tout seul, il n’y a pas de quoi s’étonner.