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JEAN.

Vous voulez le voir ?

JEANNE.

Oui, envoyez-le-moi chez Germinet, je lui parlerai.

JEAN.

Oh ! ça, c’est bien aisé, il y est !… Venez.

JEANNE, allant vers la porte de l’enclos.

Non, tout à l’heure. Dites-lui de m’attendre, j’entre là un moment.

JEAN, lui prenant le bras.

Non, non, tout de suite, ça sera pas long. Vous lui parlerez pas, car vous allez le voir ivre mort au bout du jardin à Germinet. Il dort sous un arbre, et je vous réponds qu’il n’est pas beau.

JEANNE.

Jean, vous avez un drôle d’air ! Vous avez l’air de me tromper. Blanchon n’est point tombé si bas que vous dites, c’est pas possible !

JEAN.

Ah ! faut venir voir avant de m’accuser. Venez le voir, votre Blanchon.

JEANNE.

Où ça ?

JEAN.

Au bout de la tonnelle. (Il la fait sortir par l’escalier jetant la clef à Blanchon.) Vite, fais sortir la Gervaise.




Scène VI.


BLANCHON, seul.

Eh bien, pour une couleur, c’est ça une couleur. Est-il malin, ce Jean, est-il malin ! et la Jeanne a beau se méfier… (Il essaye d’entrer dans l’enclos.) La clef tourne guère, pas moins ! J’aurai donc emmêlé la serrure en la refermant ? La drôle d’histoire tout de même ! la petite Mariette qui se souvient de moi et qui… Ça va